lundi 25 mai 2009

THE MACHINIST (2005) Brad Anderson

Quel plaisir d’avoir des amis qui ont bon goût !!. Sans aucune ironie, se voir offrir de chouettes verres, avec un DVD est un réel plaisir pour qui aime boire de l’eau (avec modération) tout en regardant quelque chose. En cet été 2007, moi et ma douce décidâmes de regarder LE film. Confortablement installés dans des chaises pliantes, nous appuyons sur la touche « play » de la télécommande de notre lecteur DVD. Pour commencer, un titre : « The machinist » qu’il s’appelle…

Pour faire court et afin d’introduire la chose, disons qu’il s’agit de la cinquième réalisation de Brad Anderson. Classé indépendant, il a été produit ,tourné en Espagne et raconte l’histoire de :

Trevor Reznick (Christian Bale), ouvrier dans une usine de métallurgie, n’arrive plus à dormir depuis un an. Impliqué dans un grave accident de travail, il est persuadé d’être victime d’un complot organisé par ses collègues. Il décide de mener l’enquête mais, complètement fatigué, il n’arrive plus à distinguer la réalité du délire…

« Who are you ? » c’est sur cette phrase que débute le film. En quête de sa vraie personnalité, le personnage principal, véritable squelette ambulant, fait peur. Bale à peine reconnaissable impressionne dans ce rôle, avant tout, par sa justesse d’interprétation, et, aussi il faut bien le dire, par son implication. En effet, Bale a, tout de même, maigri d’environ 30 kg en 3 mois. Belle performance qui donne « corps » à cet être complètement décroché de la réalité. C’est par ce personnage que le réalisateur installe l’ambiance du film et met mal à l’aise le spectateur. Il se complait (pouvant être malsain pour certain ?) ainsi et cela dès le début, à filmer Bale torse nu, déglingué par la vie, son travail et autre chose que je ne dévoilerai pas ici afin de laisser la surprise. Le réalisateur en profite d’ailleurs pour égratigner au passage les conditions de travail aliénantes et inacceptables qu’il y a dans certaines usines.

La photographie apporte également une ambiance clinique et glaciale à cet environnement urbain complètement déshumanisé et impersonnel. Les couleurs à l’écran paraissent complètement délavées. Tout est si froid et triste.

Le climat se fait également paranoïaque et ceci, dès l’arrivée d’un petit papier accroché dans l’appartement de Trevor, sur son frigo. Sur ce dernier, un pendu dessiné et un mot en six lettres à trouver dont les deux dernières lettres sont « er ». Toute la réponse de la question du début du film (« who are you ? ») se trouve dans ce mot, et sera bien évidemment dévoilée aux spectateurs à la fin du film.

On peut ajouter, que cette œuvre est assez inclassable. Elle est à la croisée de plusieurs genres et de plusieurs influences. A la fois film noir et à suspense, façon Hitchcock pour l’intrigue (et la musique rappelant du Hermann), film d’horreur pour certaines séquences (celle du frigo notamment). Il possède également un humour assez noir et pince sans rire. Le mystérieux personnage Ivan est un croisement, à mes yeux, entre un personnage sorti d’un film de Lynch et de Cronenberg (pour le coté « nouvelle chair » de son appendice). Enfin dernière influence notée, la séquence de discussion dans le bar entre Ivan et Trevor qui évoque cette séquence dans « Shining » (1980) au cours de laquelle Jack (Nicholson) discute avec l’ancien propriétaire de l’hôtel.

Contrairement à ce que l’on peut croire, à la lecture du scénario, « The machinist » est assez éloigné des films comme « Memento » (2000) ou bien « Fight club » (1999) ; et cela même si ces films ont comme point commun leur « twist » final sur lequel repose toute la crédibilité de l’œuvre ainsi que sur les troubles mentaux des personnages principaux.

L’œuvre s’essouffle, légèrement, au bout d’une heure (un peu comme cette critique d’ailleurs). Mais, la révélation finale relève le tout et boucle la boucle de façon magistrale pour ma part mais peut-être tellement prévisible pour d’autres.

Bon film qui prouve que Christian Bale avait une vie avant « Batman ». Chaudement recommandé donc.. Et merci les amis !!

VAL LE CHACAL

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